Nahéva écrit:
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Venir en aide aux autres est toujours un défi car il faut être sûr de ce qu'est la personne et être clair avec soi-même sur une éventuelle attente.on ne connait jamais l'autre c'est déjà pas évident sur soi ....
J'ai aidé de nombreuses fois des personnes dans la peine (deuil, divorce) en sachant qu'elles finiraient par reprendre le dessus. Je n'ai fait qu'être présente, je n'ai pas pris en charge. Je suis capable de tenir la distance sur des années s'il le faut mais uniquement parce que je ne m'investis pas totalement et que je sais prendre du recul.
je pense que les cas rencontrés sont toujours différents, parfois c'est du petit accompagnement et parfois du gros. Savoir être patient est la moindre des choses et il vaut mieux prendre du recul et savoir avoir une juste distance, pas toujours facile quand c'est la famille et justement parce qu'il y a l'affectif et que ça fausse le discernement.
Chacun ici-bas doit se prendre en charge car c'est le destin qu'il a choisi et ne doit pas se reposer sur les autres. dans l'idéal bien sûr mais est ce la réalité. SI on part du principe que c'est son destin, on ne fait plus rien.
Apporter une aide est une chose, assister en est une autre.
l'assistance me parait l'aide du départ mais elle ne doit pas rester sur le long court. Il y a des cas où il faut assister les gens, leur mettre le pied à l'étrier et après les guider mais la période d'assistance me parait obligée dans les cas extrême, sur tous les points, notamment celui auquel je pense, raison de ce post.
Dès que je sens que la personne que j'aide ne joue pas le jeu et ne fait rien pour s'en sortir elle-même, je m'en vais, surtout si elle ne veut pas en prendre conscience. idem
On ne peut pas aider quelqu'un qui ne veut pas être aidé.
Mais si je sens une volonté d'aller de l'avant avec les moyens mis en oeuvre, alors je n'hésite pas une seconde à être toute disponible.idem, chacun son rythme, il faut lui laisser le temps mais pas se faire prendre non plus pour un idiot.
J
e pense qu'il vaut mieux ne pas attendre de retour, ni de remerciements.... il parait que les personnes qui sont débitrices sont très mal à l'aise vis à vis de ceux qui les ont aidées et donc vont disparaitre de leur vie.... je connais bien le problème et si j'arrive à l'accepter maintenant c'est parce qu'on me l'a expliqué. à ce niveau tu ne peux aider si tu attends que l'autre se plie en 4 pour te remercier continuellement.Après c'est son problème.
Sinon on se sent vraiment désabusé. il me semble que de sentir que l'autre bouge, se prend en charge,guidé, donne le remerciement et l'élan pour continuer et évite justement ce désabus.
le pire de désabus que j'ai connu c'est aider dans ma jeunesse une personne "qui m'en a raconté" et qui, en fait, m'avait menti. Là j'ai freiné mes élans pendant des années.
Pour ma part je n'aide que les personnes qui me sont proches, amis ou famille.
Je suis capable de choses énormes quand il s'agit de mes enfants qui pèsent pourtant très lourd parfois, mais je ne peux en faire autant pour des étrangers. l'aide aux enfants me parait naturelle, l'aide aux étrangers plus du don.
Il faut savoir se protéger et mettre des limites à ce que les autres attendent de nous et à ce que nous sommes en mesure de leur apporter. tout à fait, être bien au clair du pourquoi et sur ses limites.
Le terme de parrainage me dérange un peu, car je n'avais jamais envisagé les choses sous cet angle. je ne savais pas trop comment le nommer mais parrainer une personne adulte-enfant pour l'aider à grandir et sainement.. c'est un peu ça.
Mais si une personne a besoin d'être parrainée et que nous sommes dans la capacité de le faire à ce moment-là, alors il ne faut pas hésiter. Il y a des choses plus fortes que nous qui nous poussent à agir et aller contre les élans de son coeur est néfaste. oui mais foncer aussi car franchement c'est un sacré engagement et on ne sait pas toujours on l'on pose ses pieds. Je pense que l'investissement de la personne est ce qui donnera la direction à prendre.
parrainer quelqu'un pour qu'il s'en sorte s'avère parfois du parcours du combattant , mais peut être de l'ordre de sa survie.
Alors il faut le faire, mais en ne se surestimant pas on ne sait jamais d'avance où ça va nous mener, on ne connait jamais totalement l'autre et parfois l'investissement sur place peut être plus important que celui prévu. Qui peut dire avoir tout prévu ? et là il faut prendre ses responsabilités.
car... charité bien ordonnée commence par soi-même!
tu ne vas pas parrainer quelqu'un si toi même tu ne te guides pas et que tu n'es pas responsable de ta vie, il me semble que c'est évident. Faire ceci demande une confiance en soi et en ses capacités et une certaine lucidité et là, chacun peut juger pour lui, sans avoir les projections de peur des autres. C'est un acte qui demande une longue réflexion et de l'observation.
Message édité par : annie, à : 31-10-2011 à 07:32